C'est la fête du blé, c'est la fête du pain - Aux chers lieux d'autrefois revus après ces choses ! - Tout bruit, la nature et l'homme, dans un bain - De lumière si blanc que les ombres sont roses. - L'or des pailles s'effondre au vol siffleur des faux - Dont l'éclair plonge, et va luire, et se réverbère. - La plaine, tout au loin couverte de travaux, - Change de face à chaque instant, gaie et sévère. - Tout halète, tout n'est qu'effort et mouvement - Sous le soleil, tranquille auteur des moissons mûres, - Et qui travaille encore imperturbablement - A gonfler, à sucrer là-bas les grappes sures. - Travaille, vieux soleil, pour le pain et le vin, - Nourris l'homme du lait de la terre, et lui donne - L'honnête verre où rit un peu d'oubli divin. - Moissonneurs, vendangeurs là-bas votre heure est bonne ! - Car sur la fleur des pains et sur la fleur des vins, - Fruit de la force humaine en tous lieux répartie, - Dieu moissonne, et vendange, et dispose à ses fins - La Chair et le Sang pour le calice et l'hostie ! -