Edgar Wallace (1875-1932) "Tony Perelli n’était pas « yellow » (déloyal, traître, faux frère, etc.), soit au regard de son code personnel, soit devant le jugement de personnages plus exigeants. Il est déloyal de « faire du bruit » quand on achète la police, mais il ne l’est pas d’en faire dans son propre milieu et, à plus forte raison, d’en faire avec éclat, lorsqu’il s’agit d’une injustice subie . il est déloyal de trahir un « copain », sauf si celui-ci n’a pas agi « régulièrement », ou s’il est lui-même un type déloyal . et même dans ce dernier cas, c’est une déloyauté que d’informer la police de ses délits. Le seul parti honorable dans une situation semblable consiste à le prendre à part dans un endroit désert et à lui dire son fait, – voire à lui faire son affaire. ... Les fermiers horrifiés qui, dans l’aube grise, découvraient des cadavres entièrement dépouillés, à l’autre bout de leurs champs, pouvaient bien se scandaliser jusqu’à l’hystérie de ces méthodes brutales . le fait était là, et c’était, somme toute, le genre de justice auquel tout l’Ouest et le Centre-Ouest du pays étaient habitués et qu’ils semblaient favoriser. Prenons l’exemple de Gallway « le Rouge ». Le Rouge avait fait tous les métiers répréhensibles, et commis tout ce qu’il est possible de commettre en matière délictueuse. Il avait été cambrioleur, apache, tenancier d’établissements louches et bien d’autres choses encore. Il avait abouti, à la suite de ce mélange de profession d’exception, à celle de « bootlegger ». La contrebande de l’alcool lui avait procuré plus de richesse qu’il n’en avait jamais rêvé, une existence confortable, une sorte d’immunité contre tout risque d’arrestation et la camaraderie de certains gaillards plutôt... énergiques. La réussite lui monta vite à la tête . il devint bavard, querelleur, et ce qui est infiniment plus grave, il se mit à priser de la poudre blanche." Tony Perelli est l'un des chefs de la pègre de Chicago . c'est la prohibition. Autour de lui, les mitraillettes "parlent" beaucoup ! Tony tente de s'imposer aux "hommes" comme il tente de s'imposer à la charmante Minn Lu, la femme qu'il aime...
Nombre de pages : 109
Date de publication :
Éditeur : La Gibecière à Mots