Le 25 août 1998, Sylvie Nicolas est à Montréal où elle participe au dévoilement d’un cahier pédagogique auquel elle a collaboré, intitulé Est-ce ainsi que les filles vivent ? Pendant ce temps, trois agents de la DPJ débarquent chez elle, à Québec, et enlèvent sa fille. Presque dix ans plus tard, la poète parvient à tracer les ravages que causent les erreurs sur la personne.Un livre pour les amateurs de poésie, les aventuriers de l’image, les cascadeurs du mot ou de la métaphore, escouade tactique de la parole vivante et exilés en tous genres. Ce recueil constitue avant tout la transcription lente et mesurée de toutes les conséquences que cet enlèvement entraîne. On n’a pas idée à quel point l’univers de Kafka est à deux doigts de nombreuses réalités. Peut-être suffit-il de dire qu’il s’agit d’une femme qui se retrouve malgré elle dans les coulisses d’un théâtre d’ombres, dans un scénario qu’elle n’aurait jamais envisagé, campée dans un rôle qu’elle n’aurait su imaginer. Peut-être suffit-il d’ajouter que cette bifurcation de sa vie se joue en moins de dix minutes. Et que tout ce qui a été vécu avant revient se lover dans chacun des instants qui s’écoulent.