Qui est Marnie? Si on la juge sur ses apparences elle paraît être une parfaite femme d’affaires: jolie, équilibrée, attirante (Tippi Hedren en fut la parfaite incarnation dans l’adaptation cinématographique de ce livre par Alfred Hitchcock). Mais un jour elle disparait en emportant le contenu de la caisse de l’entreprise où elle travaillait. Marnie ne serait-elle qu’une vulgaire voleuse? Avec un rare pouvoir de suggestion et un sens aigu du mystère des personnalités, Winston Graham nous attache à son personnage et l’on finit par hésiter entre les divers visages de l’héroïne. Car Marnie va se montrer tour à tour rassurante, puis impitoyable et dissimulée, puis enfin… elle-même. Qui donc est la vraie Marnie ? C’est ce que l’on apprendra à la suite de l’intervention, un peu brutale mais décisive, dans sa vie de Mark (à qui Sean Connery a lui aussi donné un visage inoubliable dans le film). Histoire d’une personnalité multiple, «Pas de printemps pour Marnie» reste, de l’avis de la critique anglo-saxonne, un chef d’œuvre du thriller psychologique par l’un des maîtres du genre.