Inspiré du Faust de Goethe, ce drame en vers de 1817 campe un homme vivant seul, un homme maudit, retiré au cour des Alpes. Il a pour nom Manfred. Ce que Manfred désire le plus au monde, c'est oublier. Perclus de remors pour avoir tué par son étreinte celle qu'il aimait, il invoque les dieux, essaie en vain de se jeter dans le vide. Or, Astarté, la bien-aimée perdue, lui apparaît enfin. Elle lui annonce qu'il va mourir le lendemain. Des démons viennent en effet le moment venu pour s'emparer de lui. Mais Manfred résiste à leur pouvoir. C'est une fois les démons disparus qu'il meurt. Manfred incarne l'âme passionnée et rebelle, opposée à la figure de la paix, sublimée par la mort, d'Astarté. Mais lord Byron montre avec la virtuosité du poète comment ces thèmes peuvent se confondre.