D’un côté, il y a un père bricoleur grand amateur de Bach, de l’autre, il y a une tribu de six enfants (cinq garçons et une fille), tous nés à un an d’intervalle, et entre les deux, une mère qui brûle systématiquement le roastbeef. Voilà les principaux acteurs de ce roman qui raconte le quotidien d’une famille bigarrée et qui s’intéresse à cette formidable «course à relais générationnelle» qui fixe l’identité des individus.Laissée pour compte par un père pas très doué pour la communication, la tribu constituée de Jacques, Christiane, Pierre, Jean-François, Jean-Luc et Benoît, n’a d’autre choix que de chercher la vérité avec les moyens du bord et d’appréhender le réel en « masse compacte ». La force et la cohésion du groupe face à un homme seul crée chez ces êtres espiègles le goût de faire les choses autrement, à suivre d’autres chemins que celui qui leur est tracé. C’est grâce à l’un des membres de cette sympathique tribu – témoin on ne peut plus privilégié de la mécanique familiale – , qu’on a accès au processus de la «mue» de l’enfance à l’âge adulte par un regard à la fois rétrospectif, introspectif, mais surtout tendre sur la filiation.