Robert-Louis Stevenson (1850-1894) "Je commencerai le récit de mes aventures aux premières heures d’une certaine matinée du mois de juin, en l’an de grâce 1751, au moment où je retirai pour la dernière fois de la serrure la clef de la porte paternelle. Le soleil brillait déjà sur le sommet de la colline, quand je descendis sur la route . et quand je fus arrivé au presbytère, les merles sifflaient dans les lilas du jardin et le brouillard épandu par la vallée, à l’aube, se levait pour se dissiper graduellement. M. Campbell, le ministre d’Essendean, m’attendait, le brave homme, à la porte du jardin. Il me demanda si j’avais déjeuné, et quand il eut appris que je n’avais besoin de rien, il prit ma main dans les siennes et la mit avec bonté sous son bras. – Eh bien, David, mon garçon, je vais vous accompagner jusqu’au gué, pour vous montrer le chemin. Nous nous mîmes en marche en silence. – Êtes-vous peiné de quitter Essendean ? me dit-il au bout d’un instant. – Ah ! monsieur, répondis-je, si je savais où je vais ou ce qui doit probablement advenir de moi, je vous répondrais en toute franchise. Essendean est, certes, un endroit agréable, et j’y ai été fort heureux . mais en somme, je n’ai jamais été ailleurs. Maintenant que mon père et ma mère sont morts tous deux, je ne serai pas plus près d’eux à Essendean que dans le royaume de Hongrie. Et, à dire vrai, si je croyais avoir une chance d’améliorer ma situation là où je vais, j’irais fort volontiers." Ecosse, 1751 : Le jeune David Balfour, déjà orphelin de mère, perd son père. Selon les dernières volontés de celui-ci, David part pour le château de Shaws où vit son oncle Ebenezer qu'il ne connaît pas. Le frère de son père est un vieil avare misanthrope qui n'hésite pas à faire enlever et embarquer David sur un navire en partance pour les Amériques... A suivre : "Catriona".
Número de páginas : 243
Fecha de publicación :
Editor : La Gibecière à Mots