Recueil de contes de Pétrus Borel, dit «le Lycanthrope», pseudonyme de Joseph Pierre Borel d'Hauterive. Ces sept contes constituent avec Madame Putiphar, l'un des meilleurs exemples de la littérature «cadavéreuse» et du genre frénétique, caractérisés par la recherche systématique du hideux, des péripéties sanglantes et des images atroces, parfois disposées sans souci de logique. Mais Pétrus Borel dépasse ces conventions pour conférer à son recueil la consistance d'une aventure littéraire : celle d'un écrivain narrant sa courte vie et sa mort. Dans une «Notice sur Champavert», Pétrus Borel, mystifiant le lecteur, annonce son suicide et affirme que Champavert et lui ne font qu'un, puis il en trace le portrait et donne quelques extraits des Rhapsodies. Les sept contes traitent un même motif : l'amour trompé, avec pour objet une femme souvent contrainte ou violée. Chaque titre désigne un héros possible, défini par une qualité ou une fonction. L'immoralité (le titre général s'oppose aux Contes moraux de Marmontel) réside d'abord dans le fait que le mari ou l'amant trompés sont le plus souvent des victimes et que le coupable n'est que rarement puni.