Un modeste employé de banque raconte par bribes, et presque sans comprendre la splendeur de ce qu'il évoque, les souvenirs rêvés d'un galérien avec une précision dans le détail proprement stupéfiante pour un flandrin inculte qui n'a vu la mer qu'une fois dans sa vie. Puis viennent par lambeaux que tente de capter le narrateur jaloux - pareilles perles peuvent-elles être laissées aux cochons? -, les aventures d'un Viking faisant voile vers l'Amérique. D'où vient donc cette inspiration, d'où lui viennent ces visions qui ne peuvent être que celles d'un témoin de l'époque? Je place cette nouvelle de Kipling, aux côtés de L'Homme qui voulut être roi, parmi mes préférées, une fable d'une redoutable ironie sur la création littéraire. Il faut lire Kipling!