Pierre Zaccone (1818-1895) "À l’heure où la nuit tombe dans les rues de Paris, où les fenêtres s’allument et brillent de toutes parts, depuis le rez-de-chaussée jusqu’à la mansarde, où les passants glissent comme des ombres dans les demi-ténèbres qui estompent les maisons de tons grisâtres . à cette heure, cent mille drames se jouent à la fois sur ces cent mille théâtres qui étincellent, drames sombres et terribles qui se passent derrière la toile, où nul spectateur n’assiste, qui se nouent dans l’orgie, se déroulent dans le vice et ont tous pour péripéties la faim, la douleur, le suicide ou le crime ?... Et ces drames, que nul ne voit, sont autrement émouvants que tous ceux où se démènent à froid des hommes payés pour peindre la fureur ou le désespoir, car, dans ceux-là, c’est une fureur vraie qui tord les muscles de l’acteur, c’est le désespoir seul qui imprime la pâleur sur son visage, et, lorsqu’il tombe mort, ce n’est plus pour aller se reposer dans la coulisse . car la coulisse, pour lui, c’est la tombe !... Par une soirée du mois de février 1845, dans un petit salon simplement meublé, situé au fond d’un des plus élégants hôtels de la rue d’Aumale, un de ces terribles dénouements se préparait. Un jeune homme était là, écrivant à la lueur de deux bougies, et la rapidité fiévreuse avec laquelle la plume courait sur le papier accusait la violence de l’émotion à laquelle il était en proie." Quelques forçats s'évadent du bagne de Toulon et arrivent à Paris. Leur chef, Blondlel, a bien l'intention de solder ses comptes avec le comte de Précigny, le frère de la femme qu'il a toujours aimée...
Nombre de pages : 670
Date de publication :
Éditeur : La Gibecière à Mots