Ces 26 récits, écrits entre 1882 et 1898, tournent essentiellement autour des relations homme-femme: riche héritière dépressive ou officier timide marqué par un baiser qui ne lui était pas destiné (Un cas..., Le Baiser), pièges tendus pour contraindre l’homme au mariage (Au bain, Raté, Journal d’un homme emporté). La tentation est bien grande (La Pharmacienne), surtout pour des moines (Sans titre), la vengeance du mari trompé n’est pas si simple (Le Vengeur, Une vengeance), et quand on pourrait être heureux, il y a toujours un empêchement (Le Méchant Garçon, En villégiature), surtout si on remonte... dans le mauvais train (Un homme heureux) ou que l’on est le cadavre dans une enquête policière rondement menée (L’Allumette suédoise). Avec humour, en variant les situations cocasses, avec gravité aussi, Tchékhov nous dit la difficulté de vivre et de partager le bonheur. «Tout l’univers, toute la vie lui parurent une farce absurde, sans but.» (Le Baiser)