Henry Cauvain (1847-1899) "– Et maintenant, mon cher, voici mon cabinet de travail ! Armand d’Arçay mit dans ces mots une emphase convaincue qui fit sourire André Gérard, son ancien camarade d’enfance, qu’il promenait depuis une heure à travers le nouvel hôtel que sa mère venait de faire bâtir à Rennes. En disant ces paroles, Armand avait introduit son ami dans une grande pièce carrée, haute de plafond, et qui recevait le jour d’une fenêtre garnie de rideaux en vieille tapisserie. André Gérard, habitué à la blancheur nue de son modeste atelier, regardait avec une admiration pleine de respect, l’installation minutieusement confortable et complète de son ancien camarade d’enfance. Puis, retrouvant sa gaieté un peu railleuse et sans gêne : – En vérité, dit-il, tu es installé comme un ministre !... Voici la chaise de l’orphelin et le fauteuil de la veuve... J’aperçois même un canapé pour le cas où ladite veuve serait jeune et jolie !... Et il réveilla de son bon rire cet intérieur un peu froid. Ils causèrent. Ils avaient tant de choses à se dire ! Ils ne s’étaient pas revus depuis près de quinze ans. Lorsqu’ils avaient été séparés, ils n’étaient encore que deux enfants." Rennes. Armand d'Arçay est un jeune avocat débutant, sans aucun soucis. Un homme misérable demande à le voir... peut-être son premier client ? C'est un ancien bagnard qui demande que son innocence soit prouvée afin d'être réhabilité : Accusé d'un double meurtre, il a été 20 ans au bagne... Armand va-t-il accepter l'affaire ?
Nombre de pages : 166
Date de publication :
Éditeur : La Gibecière à Mots