Transformations agricoles et agroalimentaires : Entre écologie et capitalisme
À l’heure des robots et du numérique, la terre (habitat, agriculture, paysage, planète) et la nourriture (du corps et de l’âme) sont parmi les préoccupations majeures dans les espaces médiatiques et politiques. Le pétrole et l’abondance qui l’a accompagné nous avaient fait oublier qu’elles sont au fondement des sociétés humaines. La « crise alimentaire » de 2008, qui a secoué plusieurs continents, a rappelé aux gouvernements l’enjeu de la sécurité alimentaire. Après des décennies d’excédents, de baisse du prix des produits agricoles de base, la question de la valeur de la terre et de l’agriculture est de retour. La question de la santé et celle des droits humains prennent une place élargie tant dans les politiques publiques et dans la production de normes alimentaires. Des mouvements sociaux transnationaux s’emparent de la question de l’avenir de l’agriculture et de l’alimentation, et de celle de la « bonne vie ». Pour contribuer à cette réflexion sur l’avenir de la terre et de la nourriture, cet ouvrage étudie la socialisation de l’agriculture, c’est-à-dire sa prise en charge tant par les politiques agricoles (essentiellement nationales) que par l’organisation des marchés dans un cadre national et international. Il le fait en prenant un large recul et mobilise trois temporalités. La première est celle de la planète. La seconde, celle des régimes métaboliques, façons dont l’humanité à différents stades de développement, mobilise matériaux et énergie. La troisième est celle du capitalisme, avec la succession de systèmes hégémoniques (ce qui n’exclue pas de multiples polarités).Cet ouvrage réunit des recherches récentes d’économistes, de sociologues, d’historiens et d’agronomes, de différents pays, recherches qui ont en commun de concerner la place de l’agriculture dans l’évolution des capitalismes.