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Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale

Pasquier Lambert

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Il faut se représenter une forme de vie matérielle dans laquelle n’interviendraient que des efforts exclusivement dirigés par la pensée claire, ce qui impliquerait que chaque travailleur ait lui-même à contrôler […], non seulement l’adaptation de ses efforts avec l’ouvrage à produire, mais encore leur coordination avec les efforts de tous les autres membres de la collectivité. Simone WeilEn 1934, alors qu’une crise économique bouleverse le monde et qu’une partie de l’Europe bascule dans la dictature, Simone Weil, qui n’a que vingt-cinq ans, s’attaque à la rédaction de ses Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale, qu’elle appelle son « grand oeuvre ». La question philosophique qu’elle pose alors est la suivante : à quelles conditions le travail peut-il être un acte libre ? Une telle question suppose que le passage de l’oppression à la liberté ne mène pas à un monde sans travail, mais consiste plutôt, pour l’esprit, à renouveler activement le pacte qui l’unit à l’univers, car dans le travail, l’esprit est mis en contact avec la réalité du monde, de sorte qu’il ne se réduit pas à une suite d’actions posées sous la contrainte . il est au contraire « l’acte humain par excellence », par lequel se réalise l’union de la nécessité et de la liberté. Le travail, en tant que valeur humaine, est peut-être, dit Weil, « l’unique conquête spirituelle qu’ait faite la pensée humaine depuis le miracle grec ».

Nombre de pages : 174

Date de publication :

Éditeur : Éditions JFD Inc

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