Paris, mars 2016. Nuit Debout prend son essor sur la place de la République et rejoint le mouvement des récentes résistances civiques qu’on aura vu fleurir un peu partout dans le monde, de Wall Street à Gezi, de la Puerta del Sol à Syntagma.Dès le début, Nuit Debout bouscule les représentations de la prise de parole et de l'action citoyennes. Sur la place, on s’organise, on échange, on écoute, on argumente. Certaines personnes se tiennent à distance. D’autres s’engagent avec énergie. Parmi les médias qui couvrent l’événement, il y en a pour dire qu’on n’y fait rien, qu’on n’agit pas. D’autres, au contraire, y voient un mouvement engagé dans une dynamique pour le changement.Une pluralité d’expériences et de témoignages qui révèlent à quel point il peut être aujourd’hui malaisé de concevoir qu’un mouvement, qui s’interroge pourtant sur les modalités – et les faillites – de l’institution démocratique, puisse prendre la forme d’un débat sur sa propre identité et sur son devenir. C’est là le point de départ de cet ouvrage qui rassemble des chercheurs en sciences humaines et sociales – établis en France ou ailleurs –, mais aussi des Nuitdeboutistes actifs.Ce livre entend ainsi questionner le triptyque médias, médiation et immédiation pour tenter de saisir ce qui s’est finalement joué sur la place de la République.