« Nu » est un tout petit mot de la langue française, mais difficile à utiliser tout seul. Dans la conversation courante, il est rare qu’on l’utilise sans l’accompagner d’autres mots comme « tout », « presque », « complètement », « flambant », « intégralement », « comme un ver », etc. Les journalistes, qui usent et abusent des clichés, ont tendance à employer des expressions telles « dans le plus simple appareil », « en costume d’Adam » ou, plus recherchée, « en habit de naissance ». Ces références, bibliques ou autres, témoignent de la difficulté qu’on a à imaginer que le nu peut être ordinaire, banal, naturel, comme c’est le cas dans la pratique naturiste.Ce petit livre constitue une réflexion sur le nu non sexuel tel qu’il se manifeste au Québec et en Occident en général, et que j’ai moi-même pratiqué. Il s’agit donc d’un témoignage sur la dimension culturelle d’une expérience qui couvre une quarantaine d’années. Il y sera large-ment question de naturisme, pratique qui comporte bien d’autres dimensions que la nudité, même si celle-ci en est la plus visible.