Virginia Woolf (1882-1941) "Mrs Dalloway dit qu’elle irait acheter les fleurs elle-même. Lucy avait de l’ouvrage par-dessus la tête. On enlèverait les portes de leurs gonds . les hommes de Rumpelmayer allaient venir. « Quel matin frais ! pensait Clarissa Dalloway. On dirait qu’on l’a commandé pour des enfants sur une plage. » Comme on se grise ! comme on plonge ! C’était ainsi jadis à Bourton, lorsque, avec un petit grincement des gonds qu’il lui semblait encore entendre, elle ouvrait toutes grandes les portes-fenêtres et se plongeait dans le plein air. Il était frais, calme et plus tranquille encore que celui-ci, l’air de Bourton au premier matin . le battement d’une vague, le baiser d’une vague, pur, vif, et même – elle n’avait alors que dix-huit ans – solennel . debout devant la fenêtre ouverte, elle sentait que quelque chose de merveilleux allait venir . elle regardait les fleurs, les arbres où la fumée jouait, et les corneilles s’élevant, puis retombant..." Récit d'une journée d'une Londonienne, Clarissa Dalloway, après la première guerre mondiale. Elle prépare une réception et se pose des questions existentielles : a-t-elle fait le bon choix en se mariant avec Richard ? n'aurait-elle pas dû épouser Peter ? Le retour de Peter à Londres va la replonger dans des anciens souvenirs. Virginia Woolf nous fait naviguer entre le superficiel et la conscience en dédoublant son héroïne : Mrs Dalloway la femme publique et Clarissa, la femme intérieure. Roman publié en 1925.
Nombre de pages : 160
Date de publication :
Éditeur : La Gibecière à Mots