Willibald Adrian Metzger n'a pas vraiment le profil d'un héros. Il vit reclus avec ses bouteilles de rouge dans l'atelier où il restaure des meubles anciens. Il s'évanouit quand il respire de la fumée de cigarette, ne possède ni voiture ni téléphone portable et a un faible pour les femmes mûres et girondes. Pourtant, lorsqu'un cadavre barre le chemin qu'il emprunte chaque matin à travers un parc enneigé, il est bien obligé de sortir de sa routine et de se mettre à enquêter. D'autant que la victime ne lui est pas inconnue: Felix Dobermann, ancien de la Terminale B promo 1980, celui qui le bourrait de coups au lycée, sous l'oeil goguenard de sa petite bande. Metzger plonge dans ce passé avec pour seule arme son sens aigu de l'observation, des objets anciens comme de l'âme humaine. Dans ce premier opus des enquêtes de Metzger, Thomas Raab nous livre le portrait cru d'un misanthrope pétri d'humanité et d'une Autriche froide et bien ténébreuse, sous des airs paisibles.