Lettres d’Italie
En avril 1923, Karel Capek démissionne du poste de dramaturge qu’il occupe au Théâtre municipal de Vinohrady et part se reposer plusieurs semaines en Italie qui vit sa première année de l’ère fasciste. Durant son périple, Capek adresse à son journal, Lidové noviny, quinze articles, qui sont publiés en feuilleton au fil de ses étapes. Ceux-ci, réunis en volume dès septembre 1923, fournissent la matière de ces Lettres d’Italie, relation savoureuse, drôle et pénétrante de son voyage, plus proche, par son goût du cocasse et des incongruités, de l’itinérance du Voyage sentimental de Laurence Sterne que des célébrations du mythe touristique alors en vogue. Quoique le voyage de Capek soit surtout ponctué par ses haltes urbaines de Venise à Palerme, ce qui enchante le plus l’écrivain, c’est la campagne italienne, de l’Ombrie à la Toscane. Sans jamais se départir de sa facétie, il rédige sur le vif des scènes de vie et distribue quelques volées de bois vert.