J.-H. Rosny Aîné (1856-1940) "Aoûn, fils de l’Urus, aimait la contrée souterraine. Il y pêchait des poissons aveugles ou des écrevisses livides, en compagnie de Zoûhr, fils de la Terre, le dernier des Hommes-sans-Épaules, échappé au massacre de sa race par les Nains-Rouges. Aoûn et Zoûhr, pendant des journées entières, longeaient le fleuve des cavernes. Souvent, la rive n’était plus qu’une corniche étroite . parfois il fallait ramper dans les couloirs de porphyre, de gneiss ou de basalte. Zoûhr allumait des torches de térébinthe . la lumière pourpre rebondissait sur le quartz des voûtes et sur les flots intarissables. Alors, ils se penchaient pour voir nager des bêtes blêmes, s’opiniâtraient à chercher des issues ou continuaient leur route, jusqu’à la muraille d’où jaillissait le fleuve. Ils s’y arrêtaient, longtemps. Ils auraient voulu franchir cette barrière mystérieuse à laquelle les Oulhamr se heurtaient depuis six printemps et cinq étés. Aoûn, qui descendait de Naoh, fils du Léopard, appartenait, selon la coutume, au frère de sa mère, mais il préférait Naoh, dont il avait la structure, la poitrine infatigable et les instincts. Ses cheveux tombaient en masses rudes comme la crinière des étalons . ses yeux étaient couleur d’argile. Sa force le rendait redoutable, mais, plus encore que Naoh, il faisait grâce aux vaincus quand ils s’aplatissaient contre la terre . c’est pourquoi les Oulhamr mêlaient du mépris à l’admiration que suscitait son courage. Il chassait seul avec Zoûhr, que sa faiblesse rendait négligeable, encore qu’il fût habile à découvrir les pierres pour faire le feu et à préparer une substance inflammable avec la moelle des arbres." Aoûn et Zoûhr, les héros du roman "La guerre du feu", partent explorer des nouvelles terres pour la chasse. Aventures, amitiés, dangers et... amour, au pays des grands fauves de la préhistoire...
Nombre de pages : 126
Date de publication :
Éditeur : La Gibecière à Mots