Un couple d'amant s'était donné rendez-vous à la gare. Tous deux prirent le train en direction d'un hôtel où ils avaient réservé une chambre sous de faux noms.Alors qu'ils se croyaient seuls dans le compartiment du train, un Anglais habillé de noir, l'air grave, entra et s'installa dans un coin. Dans son sac, le couple aperçut une grosse liasse de billets.Le train s'arrêta, et les amants impatients rejoignirent la chambre dite «bleue», non sans être témoins des colères de l'Anglais sur le quai, et de son entrée dans la chambre accolée à la leur.Qu'importe, les amants profitèrent de leur soirée le visage rayonnant, heureux de se retrouver finalement seuls. Quand soudain, dans la chambre voisine, un cri retentit, suivi d'un lourd fracas...La nouvelle «La Chambre Bleue» raconte l'histoire d'un Anglais suspect, et d'une soirée amoureuse perturbée par ses mystérieux agissements.Prosper Mérimée (1803-1870) né à Paris dans une famille bourgeoise et cultivée, fait des études de droit, mais apprend aussi le piano, la philosophie et les langues. Il travaille dans les bureaux ministériels, puis en tant qu’inspecteur général des monuments historiques. Il se livre ensuite à la littérature. Il fréquente les salons littéraires où il rencontre des personnalités telles que Victor Hugo, Alfred de Musset ou Stendhal. Ses textes sont d’inspiration romantiques. Il publie une suite de nouvelles en 1830, très largement appréciées pour la qualité de son travail, ainsi que «Mateo Falcone» ou encore «Tamango». Ses œuvres prennent ensuite une teinte fantastique et historique («La Vénus d'Ille»), influencées par ses voyages et son métier. Sur cette même teinte, «Colomba» et «Carmen» (1840/1845) sont un véritable succès, ensuite popularisée par l'opéra de Georges Bizet.