Jusqu’où iriez-vous par empathie pour quelqu’un ? Pourriez-vous annuler un week-end prévu de longue date, pour aider un ami en pleine rupture ? Ou accepter un rendez-vous auquel vous n’avez pas envie d’aller, juste pour ne pas vexer l’autre ?Savoir écouter, partager les peines, les joies, comprendre et soutenir… Tout cela relève de l’empathie, une capacité extrêmement valorisée dans notre société: l’OMS la reconnaît comme « une compétence psychosociale essentielle qui devrait être enseignée à l’école ».Mais à force de vouloir toujours combler les désirs de l’autre, l’empathie ne pourrait-elle pas devenir toxique ? Notamment pour les personnes qui l’expriment trop, faute d’écouter leurs propres émotions ? Et envahissante pour les personnes qui la reçoivent, incapables de “donner autant” ? Dans cet épisode, la journaliste Léna Coutrot raconte son histoire d’amour avec Adrien, son ex-copain (trop) empathique. C’est notamment à cause de cela que leur relation s’est terminée. Pour mieux comprendre comment on peut finir par étouffer quelqu’un par notre bienveillance, elle n’est pas retournée voir son ex mais a tendu son micro à François. Lui s’épuise à force de répertorier les préférences et désirs de tous ses proches dans son carnet mental, avant de les exaucer un à un. Elle est aussi allée interroger Noa, salariée de l’association En Avant Toutes qui prend en charge les personnes victimes de violence et doit parfois se protéger contre sa propre empathie.Enfin, pour comprendre jusqu’où va l’empathie et comment la distinguer de la compassion, Léna Coutrot interroge Olga Klimecki, une chercheuse allemande en psychologie et neurosciences, co-autrice de l’ouvrage "Altruisme pathologique”, paru en 2012 aux éditions de l’Université d’Oxford, qui a mené des études d’apprentissage de la compassion.Quelques références sur le sujet :- Against Empathy, the Case for Rational Compassion de Paul Bloom (et un article qui vulgarise ce livre)-