Histoire d'un conscrit de 1813Erckmann-ChatrianTexte intégral. Cet ouvrage a fait l'objet d'un véritable travail en vue d'une édition numérique. Un travail typographique le rend facile et agréable à lire.En 1813, à Phalsbourg (Alsace), le jeune Joseph Bertha est le compagnon horloger du brave Monsieur Goulden. Il est amoureux de la belle et tendre Catherine qu'il pense pouvoir l'épouser bientôt. Mais, Napoléon ayant subi de terribles revers en Russie, relance la conscription, cet injuste tirage au sort servant de critère à un engagement de sept ans. Malgré qu'il soit handicapé (boiteux, il marche très mal car il a une jambe plus courte que l'autre), il n'est pas réformé. Il tire même un mauvais numéro et se retrouve pris dans des marches forcées à travers l'Allemagne puis engagé dans des batailles particulièrement sanglantes. Il sera blessé à l'épaule à la bataille de Lutzen, soigné quelque temps et renvoyé au combat dans une ambiance apocalyptique...Ce récit émouvant et magnifiquement écrit nous fait découvrir de l'intérieur la réalité de la vie de soldat dans des armées napoléoniennes en pleine débâcle. Et elle fut loin d'être aussi glorieuse que certains autres romans historiques pourraient le laisser imaginer. Tout n'est qu'un long et inutile calvaire. Il faut marcher par tous les temps sur des distances importantes, supporter le froid, la faim, la maladie (le typhus fait des ravages) et dormir n'importe où dévoré par la vermine. Les descriptions de batailles sont également fort terribles. Les techniques d'extermination systématiques n'ont pas débuté avec la guerre de 14. L'expression « les horreurs de la guerre » convient parfaitement à cette histoire que l'on dirait écrite par un survivant alors que le duo n'était pas né à l'époque et n'a publié ce texte, qui eut un grand succès, qu'en 1864. Surtout connus pour le charmant « Ami Fritz », les deux écrivains alsaciens, romanciers de terroir avant l'heure, sont un peu tombés dans l'oubli aujourd'hui et c'est bien dommage parce qu'un livre comme celui-ci vaut largement le détour. Source Babelio.comRetrouvez l'ensemble de nos collections sur http://www.culturecommune.com/