Ce recueil a un objectif unique : chanter ce printemps 2020 malgré tout. Il rend compte d’abord de la montée de la fièvre et dans un second temps de sa décrue progressive. L’auteure des gouaches propose dans ses miniatures reproduites en grandeur réelle le ton du temps. Recluse, elle a peint de l’intériorité la plus profonde jusqu’aux rêves les plus vastes qui hantent notre cosmos. Aucune dimension n’échappe à son pinceau parfois tragique, qui se fait lumineux puis se libère dans la joie. L’écrivain a suivi la forme induite par l’artiste peintre, allant jusqu’à parodier les dimensions des gouaches. Les plaintes ont cédé rapidement la place à la joie de créer au milieu du printemps interdit, stimulant paradoxalement une créativité sans frein. Couleurs et formes obéissent à loisir à la volonté de ces actives rêveries.C’est contre la morosité du temps que ces pages ambitionnent de lancer un vibrant appel.