Fables de la Fontaine en Argot
« Tous les vieux schnocks de l’Académie devaient encore être endormis… » -Pierre Perret « Langue de la misère », comme le disait Victor Hugo, langue des marginaux et des « mal vus » depuis le XIIIe siècle, l’argot a pour premier objectif d’exclure tout non-initié de la conversation. Ce langage détourné, multiforme, désinhibé, mutant, a pourtant enrichi la langue française courante en lui faisant des enfants naturels en catimini. Il a si bien réussi qu’on les retrouve souvent dans les meilleurs dictionnaires !Toute langue a son argot. Le document ci-contre se borne à celui d’une France universelle telle qu’on peut la retrouver dans les œuvres anciennes et contemporaines, des coquillards de la Cour des Miracles à Frédéric Dard, d’Aristide Bruant à Michel Audiard, de Pierre Perret à Renaud en passant par Popaul, le gavroche du coin de la rue Montorgueil. On peut constater la richesse et le sens de l’humour de l’argot, que l’on retrouve au cinéma, dans les romans noirs et dans les chansons grâce à des synonymes dont la liste ne cesse de s’allonger. Dans un monde où votre auto peut s’appeler caisse, bahut, bagnole, guinde, tire et traîne-con, où l’argent se nomme artiche, pèze, douilles, fafs, flouze et la dame de vos pensées gazelle, bergère, bourgeoise, frangine, nana, souris, meuf, pépée (voire greluche), les linguistes sont déroutés et les féministes criblent au charron (ameutent la populace). Il y a toutefois pas de quoi appeler les condés, les keufs, les poulets, les flics, les archers (la police) ni de vous priver de casser la dalle, de claper, de grailler, de tortorer (manger), de vous biturer (vous enivrer) ou encore d’aller vous zoner (dormir).Mais si l’argot est organique et semble tourner autour de nos besoins les plus primaires, il peut être également très poétique, comme les textes du présent disque le prouvent. Depuis plus de cent ans, des humoristes gouailleurs se sont attaqués, par exemple, à nos célèbres FABLES DE LA FONTAINE… et celles-ci ne s’en sont jamais remises. Voici un florilège des traitements que l’argomuche leur a fait subir, pour notre plus grande joie ! Ces fables insolentes vous réserveront des heures de poilade (rigolade) et vous permettront d’apprécier la variété d’une langue délinquante qui a si bien su enrichir le français « officiel » et évolutif que nous aimons tant. Ouvrez bien vos esgourdes (oreilles) ! Gérard Gervais et Jean-Louis Morgan, deux compères du monde des communications, « docteurs ès argot » et Parigots (Parisiens) de naissance, nous livrent ici X textes du plus génial des fabulistes, mais revus et corrigées à la sauce « langue verte ».
Nombre de pages : 13
Date de publication :
Éditeur : Éditions Alexandre Stanké Inc.