Avec ses Contes du voyageur, Irving nous convie autant au voyage et à l'exotisme, qu'aux vagabondages de l'imagination, humaine et littéraire, dans toute sa splendeur. Ajoutez à ces récits la traduction française bancale et délicieusement vieillotte de 1825. Extrait : « Cousin, s'écria-t-il, que le diable m'emporte, je suis fâché de ce que j'ai dit : tu m'as traité comme je le méritais en m'étrillant, et je ne t'en aime que mieux. Voilà ma main . viens vivre avec moi, et que le diable m'emporte si la meilleure chambre de la maison et le meilleur cheval de l'écurie ne sont pas à ton service. » J'avoue que je fus fort ému par ce mouvement affectueux de la nature qui se faisait jour à travers une si épaisse enveloppe de chair. Je pardonnai au butor ses deux crimes à la fois : d'être né d'un mariage légitime, et de m'avoir enlevé mon héritage. Je serrai la main qu'il m'offrait, pour lui prouver que je ne lui gardais pas rancune . et puis, me frayant un chemin à travers la foule de ses parasites ébahis, je dis un éternel adieu aux domaines de mon oncle. C'est la dernière fois que j'aie vu mon cousin . je n'ai plus entendu parler de lui ni de rien de ce qui regarde le Château des Doutes.