Paul Féval fils ( 1860-1933) "La Grange-Batelière avait commencé par s’appeler la Grange-Bataillière (Granchia-Batiliaca), en souvenir, dit le moine Abbon, du Champ-de-Mars qui, au IXe siècle, s’étendait dans tout l’espace compris entre Montmartre et Paris. Vers l’an 1620, ce champ de joutes ayant disparu, la dénomination de Bataillière n’avait plus sa raison d’être, et peu à peu se transforma en Grange-aux-Bateaux ou Batelière. Le motif en est facile à trouver. La Grange était, en effet, située au milieu des terrains bas et marécageux où se réunissaient tous les petits ruisselets descendus des Prés-Saint-Gervais, mais surélevée elle-même, elle était entourée d’eau remplissant les anciens fossés et semblait bâtie dans une île. La Grange-Batelière était alors le rendez-vous des Parisiens qui voulaient faire une partie de campagne. Pour y parvenir, on hélait la fille du fermier, – laquelle était fort jolie, suivant la chronique, – et celle-ci venait vous passer sur un bateau peint en vert. On trouvait chez elle du pain, du beurre, du lait, des œufs, des poulets et du jambon, en assaisonnant le tout de gaieté et d’amour, les parties à la Grange-Batelière étaient délicieuses. Au XVIe siècle, dans ce fief important qu’était la propriété du comte Guy de Laval, on y faisait une grande consommation de pâtisseries et de vin du cru, et la Grange-Batelière devint, de ce fait, la Grange au Gastelier. Sous Louis XV, elle avait repris son nom ordinaire, mais le grand égout, qui avait remplacé le ruisseau de Montmartre, au lieu d’assainir le quartier déjà si marécageux, n’avait fait qu’y apporter des émanations fétides." Fait suite au diptyque "Les chevauchées de Lagardère" - "Mariquita". Cocardasse et Passepoil, les fidèles amis de Lagardère, ont fort à faire avec de nombreux spadassins soudoyés par le prince de Gonzague qui continue à comploter avec son factotum Peyrolles....
Nombre de pages : 309
Date de publication :
Éditeur : La Gibecière à Mots