Alors que l’écrivain le plus lu des Français fait l’objet de récupérations éhontées, – de l’Elysée aux philosophes de Cour et tristes vulgarisateurs -, il nous a paru essentiel de rappeler l’attachement viscéral, indémenti de Camus à ce qu’il appelait « le génie libertaire » et qu’ont nié ou minimisé tous ses biographes. Il lui doit notamment d’avoir pu résoudre son horreur de la violence, dans les pas de Gandhi et au service de la vie aujourd’hui meurtrie par une société étatiste, industrielle. Plus que jamais brille alors la phrase de l’anarchiste russe Lazarévitch : « Nous sommes en présence d’un des rares écrivains qui n’acceptent pas de se laisser corrompre. »