Personnage fascinant et méconnu, Nukishio Kizô est un précurseur du militantisme autochtone. Figure intellectuelle de la lutte pour l’émancipation, il a montré que la situation délicate dans laquelle était plongé le peuple aïnou n’était due qu’aux contraintes de toutes sortes qui lui étaient imposées. Alors qu’il n’avait que 27 ans, il publie en 1934 le présent essai qui témoigne de la situation des Aïnous au sein de l’Empire japonais et des politiques assimilationnistes dont ils subissent les effets. Il appelle les siens à se ressaisir pour éviter la dépossession de leurs terres natales, la disparition de leur langue, de leur culture et de leurs droits. Il dénonce la discrimination à laquelle les Aïnous doivent faire face, inscrite dans les discours et les lois japonaises.Pour les lecteurs d’aujourd’hui, cet essai apparaît comme l’une des premières dénonciations écrites de l’état de fait colonial contre un peuple autochtone, rédigée et publiée par un Autochtone. Sous son ton rationnel et modéré, Nukishio Kizô livre ainsi un témoignage troublant, mais il lance aussi un appel à la survie et à la reconnaissance.Avec une présentation de Daniel Chartier, une introduction, une chronologie et des notes de Lucien-Laurent Clercq. Traduit du japonais par Sakurai Norio et Lucien-Laurent Clercq.
Nombre de pages : 176
Date de publication :
Éditeur : Presses de l'Université du Québec