Nous sommes à Kigali, au début de l’année 2022. En blouse blanche, gants et masques, des rescapés du génocide des Tutsi trient les documents administratifs accumulés, depuis 1995, par leur association Ibuka. Des montagnes de papiers recouvrent des dizaines de tables autour desquelles Vincent, Egidie, Gilbert, Karim, Innocent, Marie et tous les autres se sont regroupés pour les classer, selon leur origine géographique ou thématique… Il y a la pile du district de Gasabo ou de Nyanza, mais aussi la pile «Justice» ou la pile «Grands tueurs».