Depuis que la physique quantique nous a révélé l’inextricable implication du sujet dans la production de la connaissance la recherche dans tous les domaines se reconnaît désormais comme une aventure essentiellement humaine. La démarche scientifique elle-même s’est aujourd’hui recentrée sur les relations plutôt que sur les éléments qu’elles relient. L’activité à vocation thérapeutique permet aujourd’hui de distinguer deux postures dominantes chez les professionnels : une attitude objectivante prescriptive et une conception essentiellement relationnelle du soin. À mesure qu’il suspend son désir d’avancer et d’avoir des réponses le praticien du soin psychique inverse les priorités et travaille essentiellement avec ce que cela fait d’être en lien… Il se perçoit comme co-impliqué en permanence dans l’évolution singulière du processus unique et non reproductible qui s’amorce. Ce qui se vit en séance ne peut s’arroger aucune objectivité. Assumée par le thérapeute la conscience de l’interdépendance universelle des êtres ouvre sur une compréhension indéfiniment renouvelée de la relation humaine. En accueillant l’imprévisibilité de la Rencontre elle lui restitue sa place « à l’intérieur » d’un univers plus vaste vécu comme constitutivement corrélationnel.