Des personnages banals confrontés au crimeBorges a écrit que le roman policier créait « le génie de l'intellectualité », après Edgar Poe, l'inventeur d'un nouveau genre et d'un nouveau type de lecteur. Les contes de ce recueil savent ce qu'ils doivent à ces deux auteurs majeurs. Aujourd'hui, le « noir » a pris le relais pour dire comment se comportent des personnages banals (vous et moi ?) face au meurtre et à la mort violente qui trahissent le dysfonctionnement sociétal. Peu importe qui a tué et pourquoi. C'est la mort et le mal qui sont mis en scène. La société évite ces sujets tabous en nous poussant à admettre une improbable immortalité. L'humour (noir) sert ici à faire avaler une pilule certes toujours aussi amère. Mais nul doute que le conte sera bon si l'on convient que le noir est aussi, autant que l'humour, la poli... (j'allais écrire « la police » !)... tesse du désespoir...Grâce à ce recueil de nouvelles policières, plongez dans un univers noir et pourtant humoristique !EXTRAITJe me rends compte, brusquement, que tout cela n’est que mises en scène. Hopper est le peintre du décor théâtral par excellence. Il a une façon bien à lui de découper le réel. Je me dis aussi qu’une scène de crime signe une théâtralité. L’œuvre est un meurtre prémédité. Ces décors désertés par la voix humaine, figés, morts, ces aquariums étouffants, tout cela renvoie à la chambre mortuaire. Ou au lieu du crime. Bref ! à mon propre problème…À PROPOS DE L'AUTEURRomancier, nouvelliste, essayiste et poète, Michel Lamart se consacre entièrement à l'écriture après avoir enseigné les lettres et la philosophie en Classes Préparatoires scientifiques et commerciales.