Jules Verne (1828-1905) "Il y a deux chances de ne jamais revoir les amis dont on se sépare pour un long voyage : ceux qui restent peuvent ne se plus retrouver au retour . ceux qui partent peuvent ne plus revenir. Mais ils ne se préoccupaient guère de cette éventualité, les marins qui faisaient leurs préparatifs d’appareillage à bord du Franklin, dans la matinée du 15 mars 1875. Ce jour-là, le Franklin, capitaine John Branican, était sur le point de quitter le port de San-Diégo (Californie) pour une navigation à travers les mers septentrionales du Pacifique. Un joli navire, de neuf cents tonneaux, ce Franklin, gréé en trois-mâts-goélette, largement voilé de brigantines, focs et flèches, hunier et perroquet à son mât de misaine. Très relevé de ses fayons d’arrière, légèrement rentré de ses œuvres vives, avec son avant disposé pour couper l’eau sous un angle très fin, sa mâture un peu inclinée et d’un parallélisme rigoureux, son gréement de fils galvanisés, aussi raide que s’il eût été fait de barres métalliques, il offrait le type le plus moderne de ces élégants clippers, dont le Nord-Amérique se sert avec tant d’avantage pour le grand commerce, et qui luttent de vitesse avec les meilleurs steamers de sa flotte marchande. Le Franklin était à la fois si parfaitement construit et si intrépidement commandé que pas un homme de son équipage n’eût accepté d’embarquer sur un autre bâtiment – même avec l’assurance d’obtenir une plus haute paye. Tous partaient, le cœur plein de cette double confiance, qui s’appuie sur un bon navire et sur un bon capitaine. Le Franklin était à la veille d’entreprendre son premier voyage au long cours pour le compte de la maison William H. Andrew, de San-Diégo. Il devait se rendre à Calcutta par Singapore, avec un chargement de marchandises fabriquées en Amérique, et rapporter une cargaison des productions de l’Inde, à destination de l’un des ports du littoral californien." John Branican, commandant du "Franklin", laisse son épouse Dolly et son jeune fils Watt à San Diego, pour effectuer un voyage jusqu'aux Indes. Lors d'une traversée du port, mistress Branican tombe à l'eau avec Watt.. Ainsi débute une série de tragédies qui va la mener de l'Amérique aux déserts d'Australie, au fil des années...
Number of pages : 325
Publication date :
Editor : La Gibecière à Mots