Micromégas, géant de trente-neuf kilomètres de haut, est un jeune savant bien décidé à explorer l'univers pour parachever son éducation. C'est sur Saturne que son voyage le conduit. Il y rencontre un nain de seulement deux kilomètres — petit certes, mais philosophe comme lui. Ils décident ensemble de se rendre sur Terre, une petite fourmilière extraordinaire pour le passionné d'entomologie qu'est Micromégas. C'est de son microscope qu'il les observe, et voilà qu'ils parviennent à communiquer, à échanger sur ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent.Au travers du conte, Voltaire parle d'abord de voyage interstellaire, de sciences, mais c'est aussi un voyage intellectuel et philosophique. On prend de la hauteur, celle d'un géant, pour nous observer, nous questionner, et surtout pour inviter à ne plus poursuivre de livres tout blancs.François-Marie Arouet, dit Voltaire, (1694-1778) naît dans un milieu bourgeois. Élève brillant, il fait des études chez les Jésuites, au collège Louis-le-Grand. Mais il quitte le collège car il désire faire de la littérature. En 1715, alors que débute la régence, il fait des vers irrévérencieux qui l'envoient à la Bastille. Il est libéré mais récidive et est contraint à l'exil en Angleterre. Il rencontre alors une philosophie plus libre, et s'engage dans une philosophie réformatrice de la justice et de la société. Trois ans plus tard, il retourne en France avec l'idée de changer la société et de faire penser. Il devient Voltaire, et s'essaye à la tragédie («Œdipe», 1718, «La Mort de Caesar», 1732). Il se met aussi à critiquer la guerre, et s'en prend au régime politique français basé sur le droit divin, dans «Lettres Philosophiques» (1734). Il devient historiographe à la cour du roi en 1746, mais «Zadig» et des invitations de Frédéric II de Prusse le pousse à aller en Allemagne puis en Suisse ou il s'y installe définitivement. En 1759, il publie «Candide». Il aura de sa littérature et philosophie, fait rayonner la philosophie des lumières.