Aujourd’hui mondialement reconnus, les peintures de Louis Soutter (1871- 1942) n’ont été remarqués de son vivant que par des proches. Parmi eux, Le Corbusier et Jean Giono ont été subjugués par le trait libre de l’artiste, vrai sismographe de l’âme. Violoniste talentueux, marié à une riche Américaine, Soutter mène pourtant une vie d’errance jusqu’à son internement forcé à l’âge de 52 ans dans un asile du Jura suisse. C’est là qu’il parvient à donner forme à une des œuvres les plus inclassables de l’histoire de l’art.Il fallait une langue souple et subtile pour faire ressentir l’étrangeté de cet homme et nous entraîner le long d’une vie marquée par la solitude, ponctuée aussi par quelques éclats de lumière et transportée surtout par la puissance de la création.