Consacrée dans des intitulés de cours, mobilisée dans les nomenclatures des organismes internationaux, prometteuse de débroussaillages très vites décevants ou de synthèses faussement structurantes, l’appellation objectivante communication internationale ne présente aucune valeur scientifique, sinon en tant qu’objet de recherche. Pour autant, la référence produit des effets de sens, qu’il est urgent de mettre en perspective, tant elle prête le jeu à des constructions discursives à géométrie variable, en fonction des intérêts croisés et souvent masqués d’acteurs de plus en plus nombreux à l’échelle planétaire, et des espaces politico-culturels de diffusion de ces productions tactiques. La première option de repérage éclairant passe par le fil conducteur d’une discipline, académiquement reconnue. Précisément, la constitution depuis la France des sciences de l’information-communication en 1978 ouvre à un corpus d’approches théoriques et de questionnements épistémologiques déjà signifiant, même ainsi territorialisé. Prenant acte, – quel que soit le continent cette fois – des productions et des collaborations scientifiques transfrontières multiples et parfois concurrentes, l’interrogation croisée révèle des inflexions épistémologiques, théoriques, conceptuelles et méthodologiques justificatives d’un état, provisoire, de la recherche. Alors, la Communication-monde, esquissée par Armand Mattelart et érigée dans l’ouvrage au rang de concept structurant, permet de lire les enjeux communicationnels planétaires à l’aube du troisième millénaire, jusqu’à provoquer le décentrement contre les risques permanents d’ethnocentrisme de la pensée.
Number of pages : 643
Publication date :
Editor : Les Presses de l'UniversitÈ d'Ottawa/University of Ottawa Press