Jules Verne (1828-1905) "Lorsqu’un voyage commence mal, il est rare qu’il finisse bien. Tout au moins, est-ce une opinion qu’auraient le droit de soutenir quatre instrumentistes, dont les instruments gisent sur le sol. En effet, le coach, dans lequel ils avaient dû prendre place à la dernière station du rail-road, vient de verser brusquement contre le talus de la route. « Personne de blessé ?... demande le premier, qui s’est lestement redressé sur ses jambes. – J’en suis quitte pour une égratignure ! répond le second, en essuyant sa joue zébrée par un éclat de verre. – Moi pour une écorchure ! » réplique le troisième, dont le mollet perd quelques gouttes de sang. Tout cela peu grave, en somme. « Et mon violoncelle ?... s’écrie le quatrième. Pourvu qu’il ne soit rien arrivé à mon violoncelle ! » Par bonheur, les étuis sont intacts. Ni le violoncelle, ni les deux violons, ni l’alto, n’ont souffert du choc, et c’est à peine s’il sera nécessaire de les remettre au diapason. Des instruments de bonne marque, n’est-il pas vrai ? « Maudit chemin de fer qui nous a laissés en détresse à moitié route !... reprend l’un. – Maudite voiture qui nous a chavirés en pleine campagne déserte !... riposte l’autre. – Juste au moment où la nuit commence à se faire !... ajoute le troisième. – Heureusement, notre concert n’est annoncé que pour après-demain ! » observe le quatrième. Puis, diverses réparties cocasses de s’échanger entre ces artistes, qui ont pris gaiement leur mésaventure." Un quatuor à cordes renommé, le Quatuor Concertant, suite à un accident, recherche du secours et rencontre un certain Calistus Munbar qui l'invite dans une ville inconnue des cartes... une étrange ville de milliardaires ! Les quatre musiciens vont de surprise en surprise. Mais parviendront-ils à temps à San Diego pour donner leur concert ?
Number of pages : 244
Publication date :
Editor : La Gibecière à Mots