Jack London (1876-1916) "Quelque part dans l’Etat de Nevada, il existe une femme à qui j’ai menti sans vergogne pendant deux heures d’affilée. Je ne cherche point ici à faire mes excuses, loin de là ! Je désire seulement m’expliquer. Hélas, je ne connais pas son nom, encore moins son adresse actuelle. Si, par hasard, ces lignes lui tombent sous les yeux, j’espère qu’elle voudra bien m’écrire. Je me trouvais à Reno durant l’été de 1892, à l’époque de la foire. La ville était infestée de malandrins et de clochards, sans parler d’une horde affamée de hoboes, qui rendaient cette cité inhospitalière. Ils frappaient si souvent aux portes des maisons que les habitants finissaient par ne plus leur répondre. Pour ma part, je me passai de plus d’un repas. Cependant je courais aussi vite que les autres au moindre bruit de porte qu’on ouvrait pour nous tendre de la nourriture, pour nous inviter à table ou nous offrir un cent." Récit autobiographique de Jack London sur sa courte période de jeune trimardeur (hobo en américain), en 1894. Une traversée de l'Amérique pleine de rebondissements.