La Russie de ce début du XXIe siècle mène quatre combats. Le premier est territorial. En Ukraine, en Géorgie, en Syrie, dans l’Arctique, le néo-impérialisme russe y projette sa puissance militaire et son savoir-faire diplomatique. Le deuxième est symbolique. La forteresse du Kremlin, les missiles nucléaires, les défi lés militaires et un patriotisme kitsch incarnent la création de cette nouvelle identité. Le troisième est "biopolitique". Il cible la sphère privée des citoyens. L’orientation sexuelle, le rapport à la religion et à l’éducation, les contacts avec l’étranger, deviennent des enjeux publics. Le quatrième est mémoriel. Il réhabilite Staline et refuse les traumatismes du passé. L’Histoire devient le réceptacle des rêves d’une grandeur révolue. À l’apogée du règne de Vladimir Poutine, Sergueï Medvedev nous livre une analyse lucide de la situation de la Russie et du futur qu’elle nous réserve. Sergueï Medvedev est né en 1966. Historien spécialiste de la période postsoviétique, son travail s’enrichit des apports de la sociologie, de la géographie et de l’anthropologie de la culture.