Albert Robida (1848-1926) "Le mois de septembre 1952 touchait à sa fin. L’été avait été magnifique . le soleil, calmant ses ardeurs de messidor, dégageait maintenant ces tièdes et caressantes effluves des belles journées d’automne aux splendeurs dorées. L’aéronef omnibus B, qui fait le service de la gare centrale des Tubes – boulevard Montmartre – au très aristocratique faubourg Saint-Germain-en-Laye, suivait, à l’altitude réglementaire de deux cent cinquante mètres, la ligne onduleuse des boulevards prolongés. L’arrivée d’un train du Tube de Bretagne avait rapidement mis au complet une douzaine des aéronefs stationnées au-dessus de la gare et fait s’envoler, avec un plein chargement, tout un essaim de légers aérocabs, de véloces, de chaloupes, d’éclairs et de tartanes de charge pour les bagages, ces lourdes gabares ailées qui font à peine leurs trente kilomètres à l’heure. L’aéronef B portait son contingent complet de voyageurs, une vingtaine dans l’intérieur, autant sur la dunette – l’ancienne impériale des véhicules terriens de jadis – et quatre sur la plate-forme d’arrière. – Ses proportions lui eussent permis d’enlever à travers l’espace une plus grande quantité de kilos vivants, mais les compagnies, talonnées en cela par la concurrence, tenaient à laisser toutes leurs aises aux voyageurs. Quel que fût le nombre des passagers, dès que le chiffre de 2.500 kilos était atteint et marqué par l’aiguille du compteur, le mot complet, en grosses lettres d’un mètre de hauteur, apparaissait sur les deux flancs de la nacelle-omnibus et le contrôleur de la station ne laissait plus monter personne." 1952 : Hélène Colobry, ses études terminées, retourne à Paris vivre chez son tuteur. Celui-ci la pousse à trouver rapidement une carrière... Albert Robida, en 1883, imagine la vie au XXe siècle. S'il se trompe sur certains plans, il "invente" néanmoins la visioconférence, l'information en continu, l'hyperloop et bien d'autres choses ! sinon la femme s'émancipe et est l'égal de l'homme...