En ces temps de « valeur travail » érigée en devise capitaliste, il nous semble salvateur de (nous) rappeler une valeur opposée, trop souvent l’objet de mépris et de dénigrement. Il s’agit pourtant d’un besoin vital et d’un droit qu’il est urgent de revendiquer, pour contrer les effets néfastes du productivisme : la paresse.Paul Lafarque est né en 1842. Journaliste, écrivain, économiste, homme politique socialiste, il a milité pour les droits des travailleurs et été l’une des rares voix en France à s’élever contre le colonialisme. Il fréquentait régulièrement Karl Marx dont il épousera la fille, Laura. Il a participé à la Commune de Paris et tenté d’organiser un soutien pour le mouvement parisien en province. En fuite en Espagne après la semaine sanglante, il a fondé à Madrid une section marxiste de la Première Internationale.Le Droit à la paresse – réfutation du « Droit au travail » de 1848 de Louis Blanc – est paru d’abord en 1880 dans le journal L’Égalité de Jules Guesde, puis réédité de la prison Sainte-Pélagie où Lafargue est incarcéré en 1883 pour propagande révolutionnaire.