Amélie avait été une petite fille triste, pauvre, seule. Elle était devenue une jeune fille dont la seule richesse visible, le seul avantage flagrant, se voyait au premier coup d’œil. Elle était divinement belle. Magnifique, tout comme le coin de nature solognote où elle vivait. Et pourtant... Il y avait au fond de ses yeux, qui auraient pourtant mérité l'amour, le reflet de la vraie, de la pure misère. Elle allait avoir vingt ans et peu de gens pouvaient se vanter de l'avoir vu sourire. Elle était une simple promesse de bonheur... Et pourtant !... Elle avait chaud, Amélie. Puis elle avait froid. Puis elle toussait par quintes successives. Puis elle tressautait. De grosses gouttes de sueur perlaient sur son front... Et pendant ce temps, les souvenirs affluaient, se télescopaient, défilaient... Au fil des souvenirs d'Amélie, Gérard Bardon nous promène dans la vie, les mœurs, les traditions des Solognots du début du XXe siècle.