C'est un drôle de jour que ce 22 février 1888. Aujourd'hui, à Chaudun, on ira deux fois à l'église. Un enterrement, celui de Jean Bonnaril, cultivateur farceur, rieur et travailleur . et un baptême, celui d'Élie Bonnaril, son petit-fils, né deux jours auparavant et dont l'avenir semble flou au sein du village. Ces deux événements préfigurent ceux à venir : les anciens mourront sur leurs terres, mais les jeunes resteront-ils ou iront-ils chercher ailleurs des jours meilleurs ? Quel avenir pour ce petit hameau de 180 âmes, situé sur les hauteurs de Gap ? Ne le cherchez pas sur une carte, il n'existe plus. En 1896, la mort dans l'âme, les habitants ont choisi de vendre leurs terres à l'État et de profiter de leur petit pécule pour aller construire une nouvelle vie ailleurs. Entre Histoire, fiction, patrimoine, ethnologie et littérature, les dernières années du village sont racontées avec une grande humanité, des anecdotes drôles ou émouvantes, des personnages rudes et attachants, vers une fin inéluctable qui nous pousse à réfléchir.