Un banquier fait irruption au cours d'un repas de la famille Favoral. Il tape du poing sur la table et accuse le père, Vincent, caissier principal du Comptoir de Crédit Mutuel, d'avoir détourné une somme d'argent colossale. Sa femme, sa fille et son fils s'indignent malgré les cris au complot du patriarche.Injustices et machinations : Vincent doit se rendre en Belgique pour fuir la police et retrouver sa dignité.Portrait d'une société corrompue jusqu'à l'os, le roman préfigure des thèmes chers à Zola. Mais c'est aussi un roman policier à la trame bien ficelée, où les personnages rappellent de grands classiques : Arsène Lupin et Sherlock Holmes.Émile Gaboriau (1832-1873) est le père du roman policier. Dans sa jeunesse, il n'a que faire de ses études et préfère se consacrer à l’écriture. Il exerce de nombreux métiers (clerc d'avoué, hussard en Afrique, chef d'écurie...) pour gagner sa vie, et finit enfin par devenir chroniqueur. Le journalisme le passionne. Il s’inspire des faits divers, et il publie « L'affaire Lerouge » en 1866 qui connaît un succès retentissant. C'est dans ce roman policier qu'apparaît pour la première fois le célèbre commissaire Lecoq. Le personnage, adapté au cinéma, est aussi source d'inspiration pour Conan Doyle avec Sherlock Holmes. Après cette réussite, Emile Gaboriau travaillera comme feuilletoniste au Petit Journal, et sera la figure de proue de tout un mouvement.