Lucas, ancien reporter de guerre et idéaliste, meurt brutalement, laissant derrière lui des proches soudainement seuls.La mort tragique de Lucas, après celle de Tania, hante la mémoire de ceux qui les ont aimés. Dans ce roman à plusieurs voix, chacun, à l’aune de ses propres failles, revisite une histoire qui le dépasse.Tout avait pourtant bien commencé.Lucas, reporter de guerre devenu peintre, avait attiré à lui des êtres blessés ou rétifs aux conventions sociales. Idiot sublime, il voulait opposer à la violence des hommes la compassion et les forces de la vie. C’était sans compter sur la sclérose d’une petite ville en déshérence, c’était oublier que l’amour peut avoir sa part d’ombre…Orphelins sans boussole, les survivants se perdront aux lisières de la folie, jusqu’à ce que l’un deux, au risque de sa vie, provoque la déflagration salutaire.Un roman onirique à la découverte des tourments de l'âme humaine, malmenée par les forces du destin.EXTRAITDe loin, l’édifice avait des allures de vaisseau descendu des étoiles. Son imposante coupole de verre diffusait une lumière d’opale, et les lasers qui balayaient la façade à intervalles réguliers confortaient cet effet d’apparition. En la circonstance, l’ancien casino n’avait pas regardé à la dépense. Sa charpente de verre et de métal avait encore belle apparence, sublimée ce soir-là par l’architecture lumineuse. Dans le parc, l’allée centrale bruissait des murmures d’une foule dont le flot ne cessait de grossir. Dans la nuit, les robes des femmes scintillaient vaguement. Gilles pressa le pas. Il aurait dû arriver plus tôt et repérer les lieux. Il avait beau les connaître, la disposition des sièges, l’endroit dédié au plateau des musiciens avaient pu être modifiés, lui rendant la tâche plus difficile. Elle était sûrement déjà là, quelque part, à attendre. Il devait à tout prix la rejoindre. Il grimpa la volée de marches du perron de marbre, franchit les lourdes portes ouvragées et entra. Arrivé dans la salle des fêtes, il respira. Rien n’avait changé.À PROPOS DE L'AUTEURDe formation littéraire, Chantal Vidil a été professeur de Lettres, rédactrice à la NRS, puis éditrice d’ouvrages scolaires et universitaires, chez Hachette Livre. Elle a très tôt le goût de l’écriture, rédige poèmes et carnets de voyage, mais attendra la maturité avant d’oser l’écriture au long cours. La Mort de l’albatros est son deuxième roman.