De 1938 jusqu’en 1959, Joseph Zobel écrit pour Le Sportif de Fort-de-France des contes et des reportages. Le conteur amoureux du peuple de sa terre natale transparaît dès ses premiers textes, qui révèlent déjà un observateur lucide et un critique littéraire et artistique à la plume assurée.Après son départ pour la France en 1946, Zobel devient reporter de sa découverte de Paris et de la France rurale. À l’instar de José Hassam, le jeune héros de La Rue Cases-Nègres, cet écrivain martiniquais, né le 26 avril 1915 à Rivière-Salée, est issu du milieu noir très pauvre des plantations du sud de l’île. Comme lui, il fait des études secondaires à Fort-de-France et y décroche son bac.Mais si cette œuvre célèbre est devenue un classique de la littérature antillaise, l’apprenti-écrivain Zobel restait à découvrir, la plupart de ces premiers articles n’ayant donné lieu à aucune publication ultérieure. C’est chose faite grâce au minutieux travail de collecte et d’assemblage de Charles W. Scheel, enseignant-chercheur à l’université des Antilles.Le Sportif, « Hebdomadaire sportif, littéraire et d’information » fondé par Fierrès Élisabeth a, à la fois, procuré au jeune Joseph un coin de forge où travailler des textes qui révèlent l’étendue de son talent et contribué à forger l’image de l’écrivain Zobel, par l’écho qu’il a donné à son œuvre naissante.Né en Lorraine en 1952, Charles W. Scheel est comparatiste et professeur de littérature américaine. Il vit en Martinique où il enseigne à l’université des Antilles depuis 2012. Son domaine de recherche concerne les littératures modernes d’Europe et des Amériques.