Extrait : Ceux qui restent font l'histoire de ceux qui s'en vont : c'est dans l'ordre. Ils ont la mémoire pour perpétuer les souvenirs funèbres, des yeux pour traduire en larmes les douleurs des existences éteintes. Vainement ils essayent d'éloigner d'eux la tristesse de cette tâche : la pensée les y ramène par un chemin que jalonnent des tombes. La part des absents n'est-elle pas préférable ? Est-il donc si doux de voir agoniser ceux qu'on aime et le vide se faire autour de soi ?