Historiquement, tout les oppose, et pourtant, le président Erdogan veut être le nouveau « père » de la Turquie. Une dénomination jusque-là réservée à Mustafa Kemal, le fondateur de la République turque.Rebaptisé Atatürk en 1934, le père de la Turquie moderne est un nationaliste laïc tourné vers l’Occident, inspiré par le modèle économique soviétique.Tandis que le président Erdogan, le premier à être élu au suffrage universel, est un islamiste anti-occidental, nostalgique de l’empire ottoman, et ultra-libéral.Mais à l’instar d’Atatürk, dont il ne prononce jamais le nom, Erdogan veut l’unicité des pouvoirs afin de régner en maître absolu sur ce qu’il appelle la nouvelle Turquie, autoritairement ré-islamisée.