Nous franchissons un seuil au-delà duquel la complication de la vie quotidienne des salariés n'est plus tenable.De nos jours un Français parcourt en moyenne 45 kilomètres par jour, contre 20 en 1975. Trois salariés sur quatre quittent leur commune de résidence pour aller travailler. La portée des déplacements vers le travail s"étend sans arrêt. Combinés à la précarisation du travail (CDD, intérim, temps partiel…), à l’accès massif des femmes à l’emploi, à l’augmentation des prix de l’essence et de l’immobilier, ce phénomène fait surgir des difficultés inédites d’organisation de la vie quotidienne des salariés. Le déplacement vers le travail coûte de plus en plus cher, demande de plus en plus de temps et d’énergie. De nombreux salariés ne parviennent plus à articuler le temps désynchronisé du travail et le temps de la famille. D’autres sont contraints par les prix de l’immobilier d’habiter très loin de leur travail.Pour une flexisécurité élargie aux modes de vie urbains.Les partenaires sociaux ont ouvert le chantier de la flexisécurité, ce compromis entre la flexibilité pour l’entreprise et la sécurité pour le salarié. D’urgence, il faut intégrer à ces discussions les changements des espaces de vie et leurs impacts sur les salariés. L’accompagnement des transformations du travail ne peut pas faire l’impasse sur les changements de l’organisation de nos agglomérations et sur l’importance centrale, entre ville et travail, de la mobilité.