« Un nez !... Ah ! messeigneurs, quel nez que ce nez-là !...On ne peut voir passer un pareil nasigèreSans s’écrier : « Oh ! non, vraiment, il exagère ! »Puis on sourit, on dit : « Il va l’enlever... » MaisMonsieur de Bergerac ne l’enlève jamais. »Cyrano de Bergerac, aux multiples qualités mais affublé d’un nez invraisemblable, n’osera déclarer son amour qu’à travers, et pour le compte d’un autre, qui compense par la beauté ce qu’il lui manque d’esprit. Roxane se laissera ainsi séduire par les paroles de Cyrano, les croyant celles du beau Christian... Mais, l'un comme l'autre, pourront-ils se satisfaire d'un amour en trompe-l'œil ?Pour nous qui lisons la pièce, la séduction opère d’autant plus que nous admirons en connaissance de cause tout autant la poésie de Cyrano que sa bravoure et surtout son panache, qui seul, peut rivaliser avec l’immensité de son nez.Un triomphe lors de sa création en 1897, le succès de Cyrano de Bergerac ne s’est jamais démenti depuis, et pour cause. Merveille d’inventivité, drôle et poignant, on découvre et redécouvre le texte de Ronsard avec un délice toujours intact.